Expatriation à Londres – Et voilà, déjà deux ans passé sur le sol anglais. Autant vous dire que, si rétrospectivement, on m’avait dit que ces deux années se dérouleraient de cette manière, je n’y aurais jamais cru ! J’avais donc envie de partager avec vous aujourd’hui notre sentiment vis à vis de la capitale, si nous avons apprécié ces deux années, si l’on compte rester ? Autant de questions qui me permettrons dans le même temps de faire un bilan. C’est un peu nouvel an avant l’heure ! Je reprends donc beaucoup des questions que vous m’avez posé sous la publication sur Instagram ! Merci à tous ceux qui m’ont donné du grain à moudre ! 😁
Expatriation à Londres
Pourquoi Londres – comment a commencé cette histoire d’amour ?
J’avoue que l’on me pose souvent la question, et je pense y avoir déjà répondu à moitié dans mon premier article du bilan des six mois ! Mais je vais vous retracer l’histoire, car elle est quand même assez chouette et liée à … Michael Jackson ! (qu’est-ce qu’elle nous raconte celle-là …).
Il y a plus de dix ans, j’avais à peine dix huit ans. Et pourtant, ma route croisera pour la première fois cette capitale lors d’un … rendez-vous manqué ? L’une de mes grandes soeurs était à l’époque fan de Michael Jackson. Et souvenez vous, en 2009… Michael Jackson annonce une tournée exceptionnelle ! Nous voilà donc, avec notre anglais débutant, à cinq heure du matin, à essayer d’acheter des billets. Car on le sait, cela ne se représentera pas de si tôt. Après trois heures passées sur internet, nous réussissons (on n’y croit pas!) à avoir trois billets. Le graal. La suite, vous la connaissez, Michael Jackson ne fera jamais cette tournée et s’éteindra le 25 Juin 2009. Comme nous avions tout reservé sur quelques jours pour profiter de la capitale, on décide quand même d’y aller. Et nous voilà fraîchement débarqué début juillet à Londres.
Je crois que c’est à ce moment là que j’ai eu le premier coup de coeur. Londres était vibrante, dans mes yeux d’adolescente, dix huit ans, cela me faisait rêver. Je voyais les financiers côtoyer les punks, aucun jugement malgré des styles de vêtements totalement différents selon le quartier. La grandeur de la ville. Mes yeux brillaient et dans un coin de ma tête, je me suis dit « et si, plus tard, j’y vivais ? ».
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Pourquoi Londres – dix ans plus tard ?
Je vous remet dans le contexte ! En 2019, je travaillais chez Decathlon et je tournais en rond. La mentalité des français dans le monde du travail, une carrière qui ne me convenait absolument pas, j’avais envie de renouveau. Une rencontre au hasard feront basculer le tout :
Londres … difficile de ne pas se mettre à rêver, mais à l’époque, j’étais déjà en couple avec Victor, qui aimait beaucoup sa ville de coeur, Colmar. J’ai donc tenté de lui en parler assez rapidement et finalement, il n’a pas été compliqué de le convaincre ! Il ressentait la même chose dans sa carrière et la possibilité d’évolution en Angleterre lui a de suite plu !
En Juin, nous en discutions, en Août nous passions des entretiens, en septembre nous démissionnons, en octobre nous rendions nos appartements et en Novembre on commençait tous les deux notre nouveau métier. Nous sommes devenus tous les deux responsables de rayons (le même métier que l’on faisait en France!).
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Comment nous sommes nous organisés pour partir à Londres et comment s’est passé l’arrivée ?
Je réponds déjà à cette question dans cet article bilan des six mois ! Je vous laisse lire cela, entre frustration, quelques galères, début du COVID et notre arrivée dans un Airbnb assez petit.
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Où en sont nos carrières professionnelles respectives ?
Très rapidement, après six mois, un nouveau job est crée dans mon magasin, celui de responsable communication et événementiel pour le flagship store du pays. Je n’ai pas mis longtemps à réfléchir et j’ai de suite accepté la proposition. Cela fait donc plus d’un an et demi que j’occupe ce poste.
Victor quant à lui est passé directeur de magasin dans une ville au sud de Londres, en Août 2021. Après un an et demi en tant que responsable de rayon, il a eu le poste qu’il souhaitait.
Au delà de notre travail, nous travaillons tous les deux sur des projets respectifs. On dit souvent que Londres est une super ville pour entreprendre et c’est le cas. La liberté au niveau des statuts « self employed » permet de tenter pas mal de choses. Lui ou moi, on s’éclate aussi en dehors de nos jobs respectifs.
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Comment sont les salaires à Londres ?
Une chose est sûre, nous gagnons mieux notre vie qu’en France (augmentation de presque 400€ pour ma part pour le même job). Evidemment, les métiers du retail sont de manière générale « mal payé » comparé à des jobs dans le design, dans la finance ou les banques, qui pullulent à Londres. Mais, on a choisi cette voie donc on ne peut pas vraiment s’en plaindre. Surtout, nous gagnons plus car la vie à Londres est « plus chère » vous le verrez juste après. Donc les salaires sont « obligés » de suivre.
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Est-ce que la vie à Londres est « beaucoup » plus chère qu’ailleurs ?
Alors, partons du principe que Londres est une capitale, donc évidemment, la vie est « chère » surtout le loyer ! Nous avons changé déjà une fois d’appartement en deux ans, et par personne, le loyer s’élève à minimum 600£, maximum 900/1000£ dépendant de ce que l’on recherche. Donc par exemple, pour notre appartement à Rotherhithe (situé sur la Jubilee Line) nous payons 2100£ sans les charges (pour trois personnes). A la fin du mois, le loyer + les charges + la taxe d’habitation représentent donc près de la moitié de notre salaire !
Sur les courses en elle même et « vivre » comme aller au restaurant ou au cinéma par exemple, non, Londres n’est pas plus chère qu’ailleurs. Il y a de tout, pour tout le monde, à tous les prix. Donc rien à signaler de ce côté là !
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Comment est notre niveau en anglais, deux ans après ?
Lorsque j’avais fait le bilan des six mois, j’avais timidement annoncé qu’évidemment nous avions progressé mais rien de fou ! Bon, aujourd’hui je peux le dire, oui, nous parlons anglais couramment. Nous avons toujours ce petit accent français (mais qui apparemment est mignon, ma foi!), mais je n’ai plus vraiment de difficulté à comprendre les locaux et parler couramment avec quelqu’un.
Le fait d’être en immersion totale aide totalement. Au début de mon nouveau job j’étais pas mal effrayée car je bossais beaucoup toute seule et je n’étais parfois pas super à l’aise de faire des meetings toute seule. Aujourd’hui, je n’ai plus ce blocage. Il y a encore des accents où j’ai du mal (et c’est normal!), ceux notamment des locaux. Mais je n’ai plus vraiment honte de demander à la personne en face de moi de répéter, je n’ai jamais eu une seule personne qui s’est moqué ou autre. Donc oui, je suis fière de ce que nous avons accompli car, il faut être honnête, nous français sommes parmi les plus mauvais en langue étrangère !
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Cette expérience a t’elle changé ma personnalité et mon rapport aux autres ?
Dans un sens, je dirai que oui. Cette expérience m’a conforté dans le fait que je n’étais plus à l’aise en France et avec la mentalité française sur certains points. Je me sentais à l’étroit, pas forcément en raccord avec la façon de penser, ou la façon de juger assez rapidement. Croyez moi, ça change la vie quand ici, personne ne juge la manière de s’habiller, comment tu gères une situation. Londres est une grande ville, immense même, avec la moitié de gens qui viennent du monde entier. Tu es obligé de composer avec des cultures et des personnalités différentes – c’est d’ailleurs ce qui fait sa richesse.
Me concernant, je me sens plus à l’aise dans ma vie tout court. J’ose plus de choses – dans ma manière de m’habiller car je n’ai plus aucun problème avec le regard des autres. C’est quelque chose que je détestais profondément en France. Ce sentiment d’être jugé à la moindre petite chose. Je me sens plus libérée, car je sens qu’ici, tout est possible et que les gens sont « open-minded ».
Ah oui, et dernier point, finalement j’ai passé le pas de devenir végétarienne ici, à Londres, quelques mois après notre arrivée. Même si je l’étais déjà à 90%. Et c’est tellement plus simple d’être VG à Londres. Moins de jugement, plus d’ouverture d’esprit, plus de choix dans les magasins, plus facile d’assumer ses choix.
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Où en sommes nous « socialement » parlant ?
Il faut le dire, au début c’était un peu compliqué. Quand tu parles pas forcément un mot d’anglais, difficile de se faire des amis ! Un peu plus de difficulté à s’obliger à sortir ou autre. Et puis, le COVID est arrivé, je vous passe les détails mais c’est compliqué de se faire des amis avec le COVID. Heureusement, le fait d’être en couple a évidemment aidé. Car se retrouver seul(e) en période de COVID aurait été compliqué avec les trois confinements que nous avons eu.
Sinon, c’est clair que maintenant que l’on parle anglais, on sort davantage, on s’est fait des amis, j’ai repris mes habitudes sportives. Je vois la différence car quand je suis arrivée dans mon club de badminton, je ne parlais pas beaucoup. Je ne savais pas trop quoi dire. Maintenant, je discute avec chacun de mes partenaires sur le terrain, c’est plus agréable !
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Il y a quand même une dimension négative à la vie sociale à Londres : on a vu beaucoup de nos amis partir. Le COVID ayant accéléré très certainement cette tendance. Réflexion faite, il est même difficile parfois de s’attacher humainement à des gens, en sachant qu’ils vont sûrement partir du jour au lendemain. Car, en général, ceux qui viennent vivre à Londres le font dans un but de faire un an ou deux pour parfaire leur anglais. Et hop, retour dans son pays d’origine.
Par contre un point super positif : merci Instagram ! Et oui, même si pour certains c’est difficile à croire, j’ai fait de supers rencontre grâce à mon compte insta et il y a encore pleins d’autres personnes que j’ai hâte de rencontrer en vrai ! C’est la beauté des réseaux sociaux, mais je n’aurai jamais fait ces rencontres si je n’étais pas partie à Londres et si je n’avais pas crée ce compte.
On m’a demandé également s’il y avait une vraie « communauté » française : oui, clairement ! Il y a beaucoup d’expatriés français ici à Londres. Il y a même des soirées spéciales françaises qui sont organisées. Personnellement, ce n’est pas vraiment ce que je recherche. Si j’étais venu à Londres pour sortir avec des français, alors je serai restée en France héhé ! Je pense que quand on vient seule, c’est sûr que ça permet de se rattacher à quelque chose de rassurant, que l’on connait. Mais c’est aussi la facilité ! Cependant, je suis toujours contente de rencontrer des français dans le cadre de mon travail ou en dehors, de parler de la France et du prix du fromage à Londres.
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Comment le COVID a bouleversé notre expérience …
S’il y a bien une chose sur laquelle nous n’avions pas misée à notre arrivée à Londres, c’est que notre expérience sera bousculée par une pandémie mondiale. Ca a été long, compliqué parfois (le dernier confinement aura duré trois mois pour ma part … j’avais hâte de retravailler!).
ll y a eu des points positifs personnels : la possibilité de m’adonner à 100% à mon blog pendant quelques mois, c’était franchement chouette. C’est là où j’ai développé le plus l’instagram également qui m’a fait rencontré pas mal de personnes. Mais également le fait de me trouver d’autres passions, comme la généalogie qui a rythmé mon dernier confinement presque jour et nuit.
Et puis, Londres était au ralenti, c’était beau et triste à la fois. Beau, car pour une fois je pouvais profiter de certains endroits totalement vides. Triste car ça faisait froid dans le dos, une ville si grande et si vibrante aussi vide de monde.
Le dernier point c’est certainement le fait de ne pas pouvoir aller en France autant qu’on le voulait. Partons du principe qu’un des avantages qui nous avait plu en partant vivre à Londres, c’était la facilité de rentrer voir nos familles. Pour Victor, un avion directement à Bâle pour 40€ A/R, pour moi, un Eurostar et je suis rentrée. Autant vous dire que rien ne s’est passé comme prévu, même si nous avons réussi à rentrer parfois entre deux confinements. Et inversement, on se faisait une joie de pouvoir accueillir nos amis, ici, à Londres. Chose qui n’a pas vraiment été possible.
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Voyager en Angleterre au lieu de découvrir le monde ?
Alors, pour être totalement transparente avec vous, à la base je me faisais une joie de découvrir l’Angleterre, mais Victor ne l’entendais pas de cette oreille. Donc je suis aussi contente d’avoir eu le COVID car … nous n’avons pas eu le choix ! Et c’est tant mieux. Je lui disais pendant des mois que l’Angleterre aussi avait de chouettes endroits. Avec du recul, on a eu un véritable coup de coeur pour le Lake District par exemple, et dans un tout autre registre, on a adoré les Cornouailles. Je suis vraiment heureuse d’avoir pu faire ces deux roads trips.
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Et la question à laquelle on n’a pas vraiment de réponses … Encore combien de temps compte-t’on rester à Londres ?
Vous vous en doutez : on ne sait pas du tout. Victor qui vient de prendre ses nouvelles fonctions, on se voit encore rester un minimum de deux ans. Et ensuite, advienne que pourra. J’ai des rêves d’autres destinations pour s’expatrier. Mais on aime sincèrement notre vie à Londres, la mentalité, les opportunités, les rencontres. Donc tant que Londres veut bien de nous, on reste !
2 Responses
Trop bien de lire ton bilan à Londres en même temps que le miens puisque ça fait 2 ans aussi que je vis à Sheffield 🙂 Je vois que toi aussi tu y as trouvé ton compte malgré la pandémie !
Ça m’a fait rire en lisant que toi aussi, tu as passé le confinement à faire de le généalogie (bienvenue au club! 😝)
Hâte de suivre tes aventures à Londres pour cette nouvelle année !
Hahahaha c’est pas vrai tu t’y es mise aussi, à la généalogie ? 😀
On devrait créer un club des généalogistes françaises en UK 😂
Merci pour ton retour Pauline !